Manon Barbeau est scénariste et cinéaste, fondatrice et directrice générale du Wapikoni mobile, un studio ambulant au concept unique et innovateur qui dessert les réserves autochtones du Québec et du Canada afin d’aider les jeunes de ces communautés à briser leur isolement en s’exprimant par le cinéma et la musique. Elle est la fille de la poétesse Suzanne Meloche et du peintre Marcel Barbeau, signataire du Refus global, un héritage lourd à porter d’autant plus que ses célèbres parents voulant se consacrer à leur art l’ont abandonnée quand elle n’avait que trois ans. Survivante de ce traumatisme qui l’a marquée au fer rouge, Manon Barbeau est devenue une artiste respectée, primée et socialement très engagée, une leader prenant fait et cause pour les jeunes autochtones dont elle aide à troquer la détresse pour de l’inspiration. Manon Barbeau dirige le Wapikoni mobile avec une conviction et une efficacité à faire rougir les décideurs. Ses résultats sont remarquables. En moins de dix ans, malgré une crise qui aurait pu tuer le Wapikoni mobile, plus de 2500 jeunes des Premières Nations ont participé aux ateliers de l’organisme, réalisant près de 600 films traduits en plusieurs langues, un patrimoine culturel unique au monde. Les films ont remporté jusqu’à présent 68 prix nationaux et internationaux. La méthodologie du Wapikoni en formation cinématographique comme projet d’intervention et de développement des compétences auprès des jeunes des Premières Nations au Québec est reconnue internationalement. Mais le plus grand accomplissement de Manon Barbeau, selon elle, est de voir que nombre de jeunes qui passent par son organisme reprennent goût à la vie et s’en sortent grâce à leurs œuvres artistiques, véritables outils de transformation personnelle et sociale. Un tel succès pour une cause qu’on croyait perdue, de la part d’une femme qui a réussi à se reconstruire de la même manière, est une véritable source d’inspiration. C’est ce que nous racontons.
Only the case is available in English.
Manon Barbeau is a screenwriter, filmmaker, and co-founder and executive director of Wapikoni mobile – a unique, innovative travelling studio serving Aboriginal reserves in Quebec and Canada. Wapikoni helps young people in First Nations communities express themselves through film and music, thus breaking their isolation. The daughter of poet Suzanne Meloche and painter Marcel Barbeau, a signatory of the Refus global (Total Refusal) manifesto, Barbeau bears a heavy legacy, especially since her famous parents deserted her when she was three to devote themselves to their art. A survivor of the trauma of early abandonment, Barbeau went on to become a respected, award-winning, and socially engaged artist, championing the cause of Aboriginal youth and allowing them to trade despair for inspiration. Barbeau runs Wapikoni Mobile with a conviction and efficiency that is the envy of many a decision-maker. She’s had remarkable results. In less than ten years – and despite a crisis that could have shut Wapikoni down – over 2,500 First Nations youth have participated in the organization’s workshops, producing some 600 films that have been translated into several languages, a unique cultural heritage. To date, Wapikoni’s films have won 68 national and international awards. Wapikoni’s film training methodology, a combination of intervention and skills development for First Nations youth in Quebec, has won international renown. But for Barbeau, more important than the accolades are the many young people who, having passed through the organization, have gained a will to live and sense of empowerment. Thanks to their artistic work, they now have the tools to not only turn their lives around but also to impact society. Such an accomplishment – made possible by a woman who managed to build herself up in the same manner as the young people she worked with – for a cause deemed lost is a true source of inspiration. And there lies the crux of the case study.