Phénix : un projet hors de contrôle ?
Phoenix: An Out-of-Control Project?
Le projet Phénix fait partie de l’initiative de transformation de l’administration de la paye de la fonction publique canadienne, amorcée en 2009. Il s’agissait de remplacer le système en place depuis quarante ans, devenu obsolète, par un système automatisé et centralisé. On prévoyait de regrouper des services de paye des ministères en un seul centre et d’automatiser des tâches fastidieuses, à l’aide du logiciel PeopleSoft, permettant à la fois de réduire le nombre de fonctionnaires et de rendre plus efficace le travail effectué. Phénix devait permettre au gouvernement canadien de réaliser des économies de 70 millions de dollars par an. Toutefois, ce projet plein de promesses a été un « échec incompréhensible de gestion » selon Michael Ferguson, vérificateur général du Canada. En effet, de nombreuses erreurs ont été commises, provoquant des dépenses imprévues de 2,2 milliards. Près de 300 000 fonctionnaires ont été touchés par des difficultés financières, des retraites repoussées, des démissions, voire des dépressions. Bien que les ministères et organismes concernés aient tiré la sonnette d’alarme lors des tests du logiciel et aient recommandé le report du lancement, les cadres chargés du projet ont ignoré les conseils prodigués et ont annulé les audits indépendants ainsi que le projet pilote.
Only the abstract is available in English.
The Phoenix project began in 2009 as part of an initiative to transform the Canadian government’s public servants’ payroll processing system. The aim was to replace the obsolete, forty-year-old system with a centralized, automated system. The plan was to consolidate departmental pay services into a single centre and automate time-consuming tasks, using PeopleSoft software to reduce the number of public servants and improve work efficiency. Phoenix was expected to save the Canadian government $70 million a year. However, what was a promising project became an “incomprehensible failure of project management and oversight,” according to Michael Ferguson, the Auditor General of Canada. Indeed, many mistakes resulted in $2.2 billion in unforeseen expenses. Nearly 300,000 public servants were affected by financial difficulties, postponed retirements, resignations, and even depression. Although ministries and agencies had sounded the alarm during the software tests and recommended delaying the launch, the executives in charge of the project paid no heed to the warnings, cancelling the independent audits and planned pilot project.